
URBAN HUB s’intéresse à sept villes presque abandonnées et oubliées
Fait le 23/08/2018
Toujours un rêve: Residencial Francisco Hernando, Seseña, Espagne
Le promoteur Francisco Hernando rêvait de logements au prix abordable pour les familles. Pourtant, le bruit des enfants dans la rue, ou tout autre signe de vie, manque dans ces rangées d’immeubles au calme troublant. Les entrepreneurs ont oublié d’inclure des équipements tels que l’eau et le gaz, rendant les appartements inhabitables… Un rêve détruit par une mauvaise planification!

Une ville dans le désert et désertée: New Ordos, Chine
Conçue à partir de rien, New Ordos était destinée à être la Dubaï de Chine dans le désert de Mongolie-Intérieure. Elle a été construite pour loger plus d’un million de personnes, mais seuls quelques milliers y vivent. La région a connu un bref boom économique avec l’exploitation minière, mais est maintenant affectée par les pénuries d’eau, un climat extrême et peu d’opportunités d’emploi.
L’idée de « construire pour faire venir les habitants » ne fonctionne pas toujours comme prévu. Même des villes intelligentes ont connu des difficultés. Dans le cas de New Ordos, personne ne pouvait payer les logements de luxe ni les taxes élevées. Elle est l’une des grandes villes construites en Chine à rester habitée en grande partie.
Reconquise par la nature: Pripyat, Ukraine
Tandis que certaines villes ne prennent jamais leur essor en raison d’une mauvaise planification urbaine, d’autres sont victimes de circonstances qu’elles ne peuvent pas contrôler.
Située près de la centrale nucléaire de Tchernobyl, Pripyat abritait de nombreux employés de l’usine. Lorsque la catastrophe nucléaire a frappé en 1986, la population de 49 000 habitants a été évacuée en un après-midi. Les résidents ont presque tout laissé derrière eux. Aujourd’hui, une forêt a grandi sur le stade de football et des cerfs se promènent entre les bâtiments délabrés.

Sous couverture : Plymouth, Montserrat
Certaines villes peuvent prendre des mesures préventives pour contrer les effets à long terme de l’environnement tels que la montée des eaux. D’autres sont à la merci de la nature. Véritable Pompéi des temps modernes, Plymouth, capitale de Montserrat (île des Petites Antilles), a été évacuée en 1995 à cause d’une éruption volcanique imminente. Deux ans plus tard, le volcan de la Soufrière est à nouveau entré en éruption et a recouvert Plymouth d’1,4 mètre de cendres.

Un air de vacances troublant: Varosha, Chypre
Varosha à Chypre était autrefois un lieu de vacances populaire pour les célébrités telles que Brigitte Bardot. Aujourd’hui, les halls de ses casinos et hôtels chics ont davantage de chances d’être fréquentés par des fantômes. Lorsque la guerre a éclaté en 1974, tous les habitants ont été contraints de fuir. Depuis, l’entrée dans la ville est interdite et celle-ci n’est plus qu’une capsule témoin des années 1970.

Une île déserte: Hashima, Japon
D’autres villes n’ont pas pu s’adapter aux changements.
Cette île maintenant déserte était autrefois l’une des zones les plus densément peuplées du monde. Plus de 5 000 mineurs y vivaient et travaillaient dans les mines de charbon sous-marines. Lorsque les mines ont fermé en 1974, l’île a été abandonnée. Désormais, Hashima est seulement utilisée comme plateau de tournage et attraction touristique.

De la prospérité à la faillite : Humberstone et Santa Laura, Chili
Au milieu du XXe siècle, Humberstone, au Chili, était une ville en pleine expansion qui a apporté la richesse à des milliers d’habitants avec l’extraction et le traitement du nitrate. Le lent déclin de cette industrie et l’absence d’emplois remplaçant les emplois miniers a cependant entraîné le départ des habitants. Depuis 1961, la ville est vide et les bâtiments et machines sont peu à peu engloutis par le sable du désert alentour.

Glenrio, Nouveau-Mexique/Texas et Texola, Oklahoma
Bien qu’il ne s’agisse pas de véritables villes, ces images de lieux dans le sud-ouest et le Midwest des États-Unis représentent l’idée classique de la « ville fantôme ». Elles attestent également de l’importance de la mobilité pour la vitalité et la réussite des villes. Lorsque l’autoroute I-40 a été terminée, remplaçant l’emblématique Route 66, elle a contourné ces petites communes, qui ont rapidement compté plus de virevoltants que d’habitants.

Un nouveau chapitre s’ouvre…
Ce ne sont que quelques exemples de villes ayant connu des périodes difficiles. Certaines ne s’en remettent jamais, mais d’autres peuvent encore revivre à l’aide d’investissements et d’infrastructures modernisées ou exploiter les technologies intelligentes pour se réinventer et se développer en s’adaptant aux changements.
Quelques exemples inspirants?
- En Chine, le district de Kang Bashi à Ordos, ancienne grande « ville fantôme », a vu sa population croître fortement depuis qu’il est relié à la nouvelle « route de la soie ».
- Pendant de nombreuses années, la vieille ville d’Hébron était un quartier de rues à l’atmosphère tendue et aux volets baissés. Avec la supervision du Comité de réhabilitation d’Hébron, la situation s’est renversée et près de 1 000 familles s’y sont réinstallées.
Il est possible d’infléchir le destin si nous nous fixons tous comme objectif de faire des villes des lieux de vie d’exception.
Image Credits:
Residencial Francisco Hernando, taken from commons.wikimedia.org, some rights reserved
Varosha, Crypus, taken from commons.wikimedia.org, some rights reserved
Hashima Island, taken from commons.wikimedia.org, some rights reserved
Humberstone and Santa Laura, Chile, taken from commons.wikimedia.org, some rights reserved
Glenrio, New Mexico and Texas, taken from commons.wikimedia.org, some rights reserved